AVIS DE RECRUTEMENT

AVIS DE RECRUTEMENT

Poste: Responsable éditorial(e)

Organisation: Ukweli Coalition Media Hub


Type de contrat: Temps partiel

Volume de travail : Être en charge de la réalisation de 2 à 4 publications par mois

Lieu: Flexible

Date limite de candidature: 15/12/2025


Email de candidature: contact@ukwelicoalition.org

1. Contexte

Ukweli Coalition Media Hub est une organisation engagée dans la promotion du journalisme de fond et d’investigation dans la région des Grands Lacs. Elle œuvre à renforcer les capacités des médias et journalistes pour produire des contenus de qualité qui contribuent à la redevabilité des dirigeants et à l’amélioration des conditions de vie des communautés. UC Media Hub est spécialisée dans la production d’un contenu long format. 

Dans le cadre du renforcement de son dispositif éditorial, UC Media Hub, en partenariat avec Africa Uncensored, recrute un(e) responsable éditorial(e) chargé(e) d’assurer la qualité, la pertinence des productions et le respect des standards journalistiques. 

2. Responsabilités principales

  • Superviser et coordonner le travail de l’équipe éditoriale.
  • Piloter toute la chaîne de production des contenus, de la validation des sujets à leur publication. 
  • Assurer la qualité, la rigueur et la pertinence de tous les contenus publiés.
  • Mettre en œuvre et renforcer la politique éditoriale de l’organisation.
  • En collaboration directe avec l’équipe éditoriale sous sa direction, coordonner la réalisation des contenus (enquêtes, analyses, etc.) avec nos partenaires (médias, journalistes) dans les pays concernés.  
  • Assurer une bonne collaboration avec les médias partenaires. 

4. Profil recherché

  • Minimum 5 ans d’expérience en journalisme de fond ou d’investigation.
  • Au moins 2 ans d’expérience dans une position de responsabilité éditoriale.
  • Excellente maîtrise du français écrit et oral.
  • Solides compétences en édition de textes en français.
  • La maîtrise de l’anglais (écrit et parlé), avoir travaillé sur la région des Grands Lacs, sont des atouts majeurs.
  • Rigueur, sens de l’organisation et capacité à travailler de manière autonome.

5. Dossier de candidature

Les candidat(e)s intéressé(e)s sont invité(e)s à envoyer:

Objet du mail: Candidature – Responsable éditorial

Date limite de candidature: 15/12/2025

Corruption, vols, assassinats… Dans l’est de la RD Congo, le cacao finance le chaos

Corruption, vols, assassinats… Dans l’est de la RD Congo, le cacao finance le chaos

Enquête · Dans cette enquête, Ukweli Coalition Media Hub, plateforme d’investigation spécialisée dans la région des Grands Lacs, et ses médias partenaires Afrique XXI et Africa Uncensored, ont mis au jour un vaste réseau de trafic de fèves de cacao entre l’est de la RD Congo et l’Ouganda. Sont impliqués les armées congolaises et ougandaises, des fonctionnaires, des opérateurs économiques bien connus et des groupes armés, dont les Forces démocratiques alliées, ADF.

Envoyés spéciaux à Beni, Kasindi, Butembo, Mpondwe et Nobili.

22 novembre 2024, Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Le niveau de la rivière Lubiriha est à son plus bas niveau. Le cours d’eau sépare les deux villes de Kasindi-Lubiriha, en République démocratique du Congo (RD Congo), et de Mpondwe, en Ouganda. À cette saison, les deux rives sont séparées par guère plus de trente mètres d’eau. Les pistes alentour sont particulièrement surveillées par les Forces armées de la RD Congo (FARDC) et l’Uganda People’s Defence Forces (UPDF). Mais, contrairement à ce qu’il pourrait être attendu de ces deux armées nationales, leur objectif n’est pas uniquement de contrôler mais aussi de faciliter la traversée de centaines de personnes et de tonnes de marchandises qui échappent ainsi aux contrôles douaniers. Jour et nuit, le trafic se déroule sous leurs yeux et avec leur bénédiction en échange d’argent. Parmi les principaux produits de contrebande : la fève de cacao.

Le cacao est le premier produit agricole d’exportation de la RD Congo. Selon la Banque mondiale1, le pays a exporté quelque 63 971 tonnes de fèves en 2023, ce qui a généré 50 millions de dollars de taxes, d’après les données de la Banque centrale du Congo (BCC). Neuvième exportateur africain, la RD Congo est également le deuxième exportateur de cacao biologique vers l’Europe (premier client mondial) en 2023 avec 8 061 tonnes.

Depuis 2023, le cours mondial du cacao ne cesse de battre des records, poussé par de mauvaises récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana (premiers producteurs mondiaux) à cause du changement climatique. Son cours2 a été multiplié par trois sur l’année 2024, atteignant 11 675 dollars la tonne au 31 décembre 2024. Dans ces conditions, l’or brun attire plus que jamais les convoitises. Les groupes armés, qui pullulent dans l’est de la RD Congo, où est produite la grande majorité de la fève congolaise (notamment dans la région de Beni), et des exportateurs prêts à tout pour augmenter leurs bénéfices, se disputent cette manne financière. Ce business alimente la corruption des agents de l’État et exacerbe l’insécurité.

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Au Burundi, un régime en crise et une jeunesse qui fuit le pays en masse

Au Burundi, un régime en crise et une jeunesse qui fuit le pays en masse

Reportage · À l’issue des élections législatives et communales du 5 juin, le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a remporté 100 % des sièges à l’Assemblée nationale. Derrière ce résultat se cachent de profondes crises, économique et politique. Désespérés, des milliers de jeunes quittent leur foyer pour tenter leur chance dans les pays limitrophes.

Morose et délaissée pendant longtemps, c’est une ville dont l’éclat actuel ne peut passer inaperçu : située au centre du pays, l’ancienne capitale coloniale, Gitega, est devenue la capitale politique du Burundi en 2019. Elle est aussi et surtout la ville d’où est originaire l’actuel président de la République, Evariste Ndayishimiye. Gitega semble aujourd’hui profiter de plusieurs effets combinés, historico-politiques et géographiques, avec la construction de nouveaux hôtels un peu partout, l’ouverture de nouveaux business (particulièrement les magasins de matériaux de construction), dans le bruit quotidien des sirènes qui se relaient pour forcer le passage d’un ministre qui va à une conférence, d’un haut gradé de l’armée qui va visiter sa ferme, ou d’une haute autorité du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, de retour d’un meeting politique.

Le doute sur ce rayonnement s’installe quand le regard se détourne des grands chantiers de construction et se dirige vers les simples citoyens, dans les rues ou sur les collines. Nous sommes devant Matergo, l’un des nouveaux hôtels les plus prisés de la ville, où se succèdent autorités, diplomates, hommes d’affaires…. Deux véhicules sont garés côte à côte, trappes de carburant ouvertes. Un homme placé entre les deux en vide un pour en remplir un autre. « Le deal doit être intéressant, susurre un passant. L’acheteur lui a peut-être proposé cinq fois le prix normal, voire plus. C’est le nouveau business ici, si tu as une voiture. Tu fais la queue durant des jours à une station et si tu as la chance d’avoir le carburant, tu le revends à quelqu’un qui n’a pas ce courage. C’est cela le Burundi aujourd’hui. Mon pays va vraiment mal ! », poursuit l’homme en tournant la tête à droite et à gauche, pour s’assurer que ses propos ne tombent pas dans une oreille indiscrète.

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Entre le Burundi et l’Arabie saoudite, des travailleuses victimes d’un trafic d’êtres humains

Entre le Burundi et l’Arabie saoudite, des travailleuses victimes d’un trafic d’êtres humains

Enquête · En quelques années, au moins 17 000 Burundais ont officiellement pris la route de Riyad à la recherche d’une vie meilleure. Alors que le Burundi et l’Arabie saoudite ont signé en 2021 un accord censé encadrer cette émigration, un véritable trafic de travailleuses, souvent privées de tous leurs droits sur place, s’est organisé, pour le bénéfice d’intermédiaires peu scrupuleux et avec la bienveillance de l’État burundais et de quelques-uns de ses apparatchiks.

Février 2025, Cibitoke, au nord-ouest du Burundi. C’est dans cette ville de province aux rues de terre ocre, détrempées par de nombreuses pluies, que Gabriel Nzosaba* a pris le temps de raconter l’histoire de sa sœur. Saidata* avait rejoint un an plus tôt l’Arabie saoudite, où l’attendait un emploi de domestique. Elle n’a plus jamais revu Cibitoke. Quatre mois après son arrivée, elle est décédée dans des circonstances non encore élucidées. Elle avait 24 ans. Son frère affirme qu’elle communiquait régulièrement avec sa famille à travers différentes messageries privées. En février 2024, en arrivant sur place, elle a envoyé un message en kirundi : « Mie huyu » (« Je suis ici »). Selon son frère, les échanges se sont brutalement interrompus après le 8 juin 2024.

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Fuir ou rester ? Le dilemme cornélien des journalistes de l’Est de la RDC

Fuir ou rester ? Le dilemme cornélien des journalistes de l’Est de la RDC

Alors que les combats se poursuivent dans l’Est de la République Démocratique du Congo, les journalistes, eux aussi, se retrouvent pris en étau entre menaces des groupes armés et pressions étatiques. Face à ce climat d’insécurité, des dizaines de reporters ont fui, souvent sans ressources, tandis que ceux restés sur place doivent choisir entre l’autocensure et le silence.

Par Ukweli Coalition Media Hub

Lors de l’évènement le 5 mai dernier, chez Baraza Media Lab.

Dans la salle bien éclairée et aux fauteuils colorés du Baraza Media Lab de Nairobi, un silence pesant s’est installé. La tension n’a été brisée que par les accords d’une guitare, jouée par l’artiste congolais Freed Mashagalusa. Une entrée en matière artistique pour aborder un sujet grave : l’exil forcé des journalistes venus de l’Est de la RDC.

Ce 5 mai, deux jours après la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, journalistes,  partenaires des médias, défenseurs des droits humains, se sont réunis à Nairobi lors d’une soirée organisée par Ukweli Coalition Media Hub en partenariat avec l’International Press Association of East Africa, pour alerter sur la  situation  de la liberté de la presse dans l’Est de la RDC qui s’est fortement dégradée depuis le début de l’année, à mesure que les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 s’intensifient et que les rebelles occupaient des zones.

Gorette ( nom d’emprunt pour des raisons de securité), journaliste spécialisée dans les droits humains et les violences faites aux femmes, fait partie de ces professionnels contraints de fuir. Basée à Bukavu, elle raconte avoir reçu des menaces explicites après la publication de plusieurs reportages donnant la parole à des survivantes de violences. « On m’a dit clairement que j’étais sur une liste. J’ai quitté la ville la veille de l’entrée des rebelles », confie-t-elle. Aujourd’hui réfugiée à Nairobi avec certains de ses enfants, elle tente de reconstruire sa vie, sans emploi stable ni perspective claire.

Selon Reporters sans frontières (RSF), plus de 90 journalistes ont été contraints de fuir l’Est du pays entre janvier 2024 et février 2025. Certains se sont réfugiés à Kinshasa, d’autres comme Jean (aussi un nom d’emprunt), un jeune reporter de Goma, ont trouvé refuge à l’étranger. « Je suis parti avec un sac à dos, sans rien dire à personne, pour ne pas éveiller les soupçons », raconte-t-il. “Son tort” est de collaborer avec un media qui a travaillé sur un sujet dénonçant des exécutions sommaires à Goma par les rebelles.

Le danger ne vient pas seulement des groupes armés. Le 9 janvier 2025, le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé que relayer les messages du M23 ou de l’armée rwandaise pourrait entraîner la peine de mort. Deux jours plus tard, son collègue à la Communication, Patrick Muyaya, a précisé que cette menace visait non seulement les journalistes, mais aussi toute personne susceptible de relayer des « messages de l’ennemi ».

Dans ce climat de peur, les journalistes encore actifs sur le terrain adoptent une stratégie d’autocensure. « On évite les sujets sensibles. On fait plus de la communication que du journalisme », témoigne un reporter basé à Goma, joint sous anonymat. Il ajoute que les pressions sont telles qu’il envisage de changer de métier.

D’après les chiffres de RSF, 52 atteintes à la liberté de la presse ont été recensées en RDC entre janvier 2024 et janvier 2025. Le tiers de ces violations concerne la seule province du Nord-Kivu. En parallèle, au moins 26 radios communautaires ont été fermées ou pillées depuis janvier 2024, dont une dizaine ciblées directement par le M23.

Pour ceux qui ont fui, l’exil est loin d’être une solution durable. À Nairobi, Gorette survit grâce à une aide temporaire d’une organisation de défense des journalistes. Mais cette assistance, limitée à quelques mois, ne couvre ni les besoins de ses enfants restés au pays ni l’éducation de son plus jeune fils. « Je ne peux même pas lui offrir des jouets », dit-elle, la voix serrée.

Jean, lui aussi, vit dans l’angoisse et la frustration. « J’ai honte. J’avais une vie, un travail, une famille. Aujourd’hui je suis dépendant de l’aide humanitaire. » Le journaliste explique que l’appui qu’il reçoit ne couvre que ses besoins de base et qu’il n’a aucun moyen d’envoyer de l’argent à ses proches restés à Goma, où la situation humanitaire continue de se dégrader.

La barrière linguistique complique également leur intégration. Francophones dans un pays majoritairement anglophone, plusieurs journalistes exilés disent se sentir isolés, sans possibilité de poursuivre leur travail.

La RDC a perdu 10 places dans le classement mondial de la liberté de la presse, passant de la 123e position en 2024 à la 133e en 2025. Que ce soit Gorette ou Jean, tous deux espèrent une amélioration de la situation des journalistes dans leur pays d’origine. Les autorités de Kinshasa semblent afficher un message plus optimiste. Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a récemment affirmé qu’« aucun journaliste n’a été tué ou arrêté » depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi.

Pour Ukweli Coalition Media Hub et l’International Press Association Press of East Africa, AEastAfrica, la Journée  était un moment pour porter loin l’appel à la solidarité pour les journalistes congolais. « Nous sommes aux côtés de ces femmes et hommes de médias, souvent oubliés, mais qui continuent de défendre l’information libre au péril de leur vie », affirme Armel-Gilbert Bukeyeneza, Fondateur et coordinateur de la coalition.